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Les livres des colos
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Découvrez notre sélection d'ouvrages historiques consacrés aux colonies de vacances, des livres les plus anciens aux recherches les plus récentes.

Pour une mémoire des colonies de vacances


Par Alain GHENO | Rédacteur en chef des Cahiers de l'Animation (CEMEA)


Il semble qu’il y ait peu de traces, peu de mémoire des colonies de vacances et des centres aérés, ou centres de vacances et de loisirs, ou encore Accueil Collectif de Mineurs d’aujourd’hui. Hormis une mémoire collective, familiale souvent, très affective, car les colos - et tout le monde les appelle encore colos aujourd’hui - sont au cœur des souvenirs d’enfance.

Il y a aussi une mémoire "politique", une revendication peut-être trop silencieuse des organisateurs de ces mêmes colos. Une fierté d’avoir, depuis plus d’un siècle, contribué à l’éducation de millions et de millions d’enfants et de jeunes. La conscience d’un acte politique majeur, d’une revendication et d’une conquête sociale extrêmement importante.

Colonie de vacances de la ville de Lille
Colonie de vacances de la ville de Lille
Wormhout (59) - Edition J. Verfaillie
Il y a eu pendant longtemps une mémoire "patrimoniale", tant partir en colo, ou participer aux centres aérés faisaient partie de la vie "normale" d’un enfant des années 50, 60, 70, jusque vers 1980. Mais, à part quelques travaux d’historiens et de chercheurs en sciences de l’éducation, il y a très peu de textes ou d’écrits qui retracent l’évolution des colos, ou leur histoire (à part les publications et les revues des mouvements éducatifs).

Par contre, et de façon tout à la fois surprenante et évidente, il semblerait y avoir une mine documentaire iconographique. Des photos, y compris des temps originels des colonies de vacances, et des films, dès que le support s’est démocratisé ou a été utilisé comme moyen de diffusion culturelle par les municipalités, les syndicats et tous les mouvements d’éducation populaire.

Et ces documents, au-delà du rapport affectif que chaque protagoniste des ACM d’aujourd’hui (et d’hier !) ne peut nier, du charme du sépia, de la nostalgie des grands rassemblements d’enfants dans des bâtiments immenses, sont d’un apport documentaire fondamental ! On y voit des structures, des bâtiments, des organisations qui sont assez faciles à interpréter encore aujourd’hui en intentions éducatives. Les implantations n’étaient jamais gratuites, et si l’aspect hygiéniste conduisait à construire en bord de mer et en montagne, il fallait, il faut déjà y voir une intention forte d’ouverture d’activités inconnues offertes aux jeunes citadins, et aux "enfants du peuple".

On y voit également des groupes d’enfants, de tailles différentes (les groupes !), on y décèle l'arrivée rapide de la mixité, on y devine l’évolution de l’encadrement. Et tant de choses qui ne pourront que ravir tout à la fois l’animateur d’aujourd’hui, l’organisateur, le chercheur, le sociologue. Et celui qui pense et continue de penser que les structures collectives de vacances sont des lieux irremplaçables d’éducation, qui n’existent pas seulement en complément de l’école publique mais en tant qu’entité éducative propre. Puissent ces photos, ces films, tous ces documents qui font vivre l’esprit des colonies de vacances, synthétiser la vie collective et le vivre ensemble, creusets des sociétés futures.


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